REPORTAGE - Protection de la population, ce qu’il faut savoir sur les comprimés d’iode

Avec l’extension du Plan particulier d’intervention (PPI) à 20 km autour des centrales, 2,2 millions de personnes doivent retirer des comprimés d’iode en pharmacie. Une protection efficace en cas de rejets radioactifs. 

En juin 2019, les courriers d’information sont expédiés. En septembre, c’est le tour des bons de retrait nominatifs. À partir d’octobre, 145 000 personnes habitant entre 10 et 20 kilomètres autour des centrales nucléaires de Paluel et Penly (Seine-Maritime) sont invitées à retirer gratuitement en pharmacie leurs comprimés d’iode stable, ou iodure de potassium. Les entreprises effectuent la même démarche pour leurs salariés, et les établissements recevant du public (ERP) pour leurs visiteurs. En cas de perte du bon, un justificatif de domicile suffit. Des stocks supplémentaires restent disponibles pour les retardataires et les habitants du périmètre entre 0 et 10 kilomètres ne s’étant pas manifestés lors de la distribution de 2016. Pourquoi une nouvelle campagne de distribution alors que la précédente remonte à trois ans? Parce que l’accident de Fukushima a montré que l’iode radioactif « voyageait » davantage qu’estimé auparavant. Le Plan particulier d’intervention (PPI) a donc été étendu en 2016. Environ 2,2 millions de personnes et 204 400 ERP sont concernées autour des 19 centrales françaises. « En cas d’accident, si la consigne est donnée par les autorités, tout le monde doit les prendre, y compris les femmes enceintes, rappelle Cécile Challeton de Vathaire, experte à l’IRSN. La posologie de ces cachets dosés à 65 mg et sécables en 4 est simple. Elle consiste en une prise unique de deux comprimés pour les plus de 12 ans, un seul de 3 à 12 ans, un demi de 1 à 36 mois et un quart jusqu’à 1 mois. » L’experte participe à de nombreux exercices avec la Cellule technique de crise (CTC). Elle sait que son rôle sera de rassurer les personnes qui prendront les comprimés, notamment sur les allergies à l’iode. En cas de doute, il faut poser la question au pharmacien.

À noter : Les dispositions de cette campagne 2019 n’intègrent pas les résultats du projet Priodac.

Pour en savoir plus : https://www.asn.fr/l-asn-informe/situations-d-urgence/la-distribution-d…

Affiche incitant les riverains à retirer leurs comprimés d’iode stable en pharmacie pour protéger leur thyroïde en cas de rejet accidentel d’iode radioactif dans l’atmosphère. - © http://www.distribution-iode.com
Bon pour le retrait gratuit des comprimés dans les pharmacies participant à l’opération. Sans bon, un justificatif de domicile suffit. - © ASN
Auparavant dosés à 130 mg, les comprimés d’iode stable comportent désormais 65 mg d’iodure de potassium, comme en Allemagne, en Belgique et en Suisse - © Célia Goumard/Médiathèque IRSN

Bibliographie

Les 30 ans de Tchernobyl www.irsn.fr//BR2015-2017 www.santepubliquefrance.fr/ les-actualites/2016/26-avril, 2016-30-ans-de-tchernobyl  

Les accidents de Tchernobyl et Fukushima : www.irsn.fr/Tchernobylwww.irsn.fr/Fukushima  

Cancer de la thyroïde et accident nucléaire : où en sommes-nous 30 ans après Tchernobyl et 5 ans après Fukushima ? BEH, 2016, 11-12 : 198-199. https://www.santepubliquefrance.fr/revues/beh/bulletin-epidemiologique-…;

 



Article publié en janvier 2020